Mes mains savent le métier de maçon
Celui de jardinier d'électricien*
Elles ont appris l'art de la construction
Sans qu'on ne leur enseignât jamais rien
Mon corps a pris la mesure du dicton
« Qui veut durer ménage sa monture »
Il encaisse les coups, subit les affronts
Rien d'autre que ce que tout homme endure
Maintes caresses vaines ou bien salutaires
D'étreintes autant que de longues attentes
Mon esprit rêveur aussi eut affaire
A celui, retord, d'hydres ricanantes
L'élan de vie est toujours palpitant
Des amis tombent sur le champ de bataille
Frappés par des jets de métal hurlant
Cloués sur des épines de ferraille
Dans ce décor morbide et dévasté
Marchent, hagards, les derniers rescapés
Ils se connaissent mais ne se parlent plus
Car la vision est trop dure.
Angélus.
*je n'ai pas la qualification de maçon, ni jardinier, ni électricien mais des bases qui me permettent de me débrouiller